Graffiti

Risa Gluskin

Risa Gluskin a enseigné à l'Université York Mills CI à Toronto depuis 13 ans. Elle est chef de programme adjoint des études canadiennes et mondiales. Ses cours préférés sont la 11 e année Histoire du monde couvre tout, de Paléolithique au Moyen Age en Europe, 12 e année Histoire du monde, couvrant tout le reste de la Renaissance, et défis et de changements dans la société, un cours de science sociale qui étudie les questions passionnantes du lentilles de la psychologie, de la sociologie et de l'anthropologie.

Résumé

Après avoir demandé aux élèves de noter quelques renseignements sur les deux rébellions de la colonie française de Saint-Domingue qui ont finalement mené à l’indépendance d’Haïti, je leur ai donné des renseignements supplémentaires sur la structure de la société et sur le fait que les puissances impériales française, britannique et espagnole avaient été vaincues par des esclaves rebelles. Les élèves ont ensuite effectué un bref exercice de type graffiti au cours duquel ils ont relevé divers concepts de la pensée historique reliés au sujet à l’étude.

Leçon

La première moitié de la période a été consacrée à la collecte d’information sur les deux révolutions haïtiennes, renseignements provenant de leur manuel d’histoire et de renseignements supplémentaires que je leur ai fournis. Puis, je leur ai dit qu’ils devraient relier ces renseignements aux différents concepts de la pensée historique. Sur les murs de la classe, j’avais placé cinq feuilles portant chacune un titre différent. Les élèves devaient se rendre aux cinq « stations » et y noter leurs réponses, ou graffitis.

Pour assurer la rapidité et la fluidité de l’exercice, le temps étant limité, j’avais déjà choisi avec soin non seulement un concept historique, mais aussi un élément spécifique de ce concept auquel les élèves devaient porter attention à chacune des stations. J’avais choisi ces éléments à partir des indicateurs et des critères de la pensée historique. Par exemple, à une station, plutôt que de simplement identifier la relation générale entre les causes et les conséquences, les élèves devaient spécifier le rôle des acteurs historiques et les conditions du changement. J’ai ensuite subdivisé cet élément pour y inclure le rôle spécifique de Toussaint L’Ouverture ainsi que les conditions sociales, économiques et politiques. À une autre station, les élèves devaient se concentrer sur les conséquences involontaires de la révolution haïtienne. Je leur ai demandé de se référer au tableau de la structure sociale que je leur avais montré au début de la classe pour pouvoir identifier de façon très spécifique les personnes les plus affectées par ces conséquences involontaires. Les indicateurs et les critères de la pensée historique sont très utiles pour étayer le processus d’apprentissage de la pensée critique.

Demander aux élèves de s’arrêter à chacune des stations leur a permis d’observer la similitude des réponses entre certaines stations. Lorsque les élèves commencent à reconnaître le chevauchement entre les concepts, c’est qu’ils commencent à mieux les comprendre : les évènements sont signifiants parce qu’ils entraînent le changement; les changements sont le résultat de l’enchaînement cause et effet.

Très productifs, les élèves ont tous visité chacune des stations. Puisqu’il y avait un examen dans les jours suivants, l’efficacité était de mise. Après la leçon, j’ai entré quelques réponses « graffitis » sur mon blogue, ce qui a aidé les élèves à se préparer pour l’examen. Dans mes examens d’histoire de 12e année, j’inclus toujours une section à réponse courte sur le lien entre les causes et les conséquences.

Ce que je ferais différemment

Bien que très satisfaite des observations entrées sur les feuilles graffitis, je trouvais que les réponses n’avaient pas réellement adopté le style graffiti dans le sens graphique. Mais j’étais tout de même heureuse d’avoir couvert autant de matière dans un si court laps de temps. Si c’était à refaire, j’expliquerais que les réponses ne doivent pas nécessairement être écrites; les élèves auraient pu produire un dessin, une esquisse, un graphique ou une carte conceptuelle. Je leur donnerais du papier graphique afin qu’ils puissent observer les réponses des autres plus facilement en faisant le tour des différentes stations.

Adaptation pour d’autres cours

L’intérêt d’un exercice de type graffiti réside dans le fait que l’élève se trouve réellement au cœur de l’exercice. C’est facile pour l’enseignant de se concentrer sur les concepts les plus pertinents et de les diviser en critères ou en indicateurs. Ceux qui enseignent aux plus jeunes voudront rendre cette activité plus visuelle, donc plus personnelle. Les élèves de tout âge peuvent griffonner, dessiner, faire une caricature ou même noter leurs réactions. Évidemment, lorsqu’il est question de relations entre les causes et les conséquences, il y a beaucoup de flèches. Les enseignants avec un intérêt pour l’art dramatique pourraient même demander aux élèves de transposer leurs graffitis en scènes ou en tableaux.