L’historien, comme l’enquêteur des assurances, examine toute la preuve pour déterminer la cause des événements, et tient souvent compte d’une multitude de possibilités. Cependant, contrairement à l’enquêteur, l’historien s’intéresse également aux conséquences des événements.
Western History/Genealogy Department, Denver Public Library
En étudiant les tragédies et réalisations du passé, nous nous posons généralement les questions suivantes: comment et pourquoi. Elles ouvrent la voie à la recherche des causes : quelles étaient les actions, les croyances ou les circonstances qui ont mené à ces conséquences?
En histoire (contrairement à la géologie ou l’astronomie), il faut tenir compte du facteur humain. Les gens, seuls ou en groupe, jouent un rôle dans la promotion et la conception du changement, ainsi que dans la résistance à ce changement.
Les gens ont des motifs d’agir (ou de ne pas agir), mais les causes vont au-delà de ces motifs. Par exemple, l’émeute anti-chinoise de Vancouver en 1887 reposait certainement sur les attitudes raciales et les motivations des travailleurs blancs qui ont perpétré ces actes de pillage. Est-ce que les travailleurs ont causé cette émeute? D’une certaine façon, oui. Mais les causes doivent être placées dans un contexte plus vaste : en effet, les employeurs payaient les travailleurs chinois une fraction du salaire régulier moyen et les sino-canadiens, une fois la construction du chemin de fer Canadien Pacifique terminée, se retrouvaient dans une situation déplorable.
Les causes sont donc multiples et multidimensionnelles, et reposent sur des idéologies, des institutions et des conditions à long terme, et des motivations, des actions et des événements à court terme. Les causes avancées pour un événement particulier (et leur ordre de priorité) peuvent différer selon l’importance de cet événement et les approches de l’historien.