Être pauvre, être femme et vivre en région rurale. Est-ce que la vie de cette femme peut avoir une pertinence historique? Par le passé, la plupart des historiens auraient répondu par la négative, mais depuis peu, les définitions de la pertinence historique changent. C.N.R. / Bibliothèque et Archives Canada / C-085103
Le passé, c’est tout ce qui s’est arrivé à tout le monde, partout : évidemment, impossible de se souvenir de tout cela. Alors, comment décider ce qu’il vaut la peine d’apprendre? Les événements importants sont ceux qui ont donné lieu à de grands changements sur de longues périodes pour un grand nombre de personnes. La Seconde Guerre mondiale en est un bon exemple. Mais qu’en est-il de la vie d’un ouvrier ou d’un esclave? Qu’en est-il de mes propres ancêtres, qui sont évidemment importants pour moi, mais pas nécessairement pour les autres? La pertinence dépend de nos propres perspectives et objectifs. Un personnage ou un événement historique peut devenir pertinent si nous (les historiens) pouvons le relier à de plus vastes tendances qui témoignent de quelque chose d’important pour nous, aujourd’hui. Par exemple, l’histoire d’un ouvrier à Winnipeg en 1918 (peu pertinent par rapport à la Seconde Guerre mondiale) peut devenir importante si elle est racontée de façon à établir un lien avec l’histoire élargie des luttes ouvrières, du développement économique, de l’adaptation de la population et du mécontentement qui a suivi la guerre. Dans ce cas, cette vie peu pertinente nous apprend quelque chose d’important à nous, et devient donc pertinente. «C’est pertinent parce que ça se retrouve dans le manuel d’histoire» et «c’est pertinent parce que je m’y intéresse» : voilà deux mauvaises explications de la pertinence historique.