Canadiens Japonais transférés vers un camp de détention pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, nous reconnaissons que les actions du Canada n’étaient pas défendables sur le plan moral. Le gouvernement a présenté des excuses officielles et offert réparation. Bibliothèque et Archives Canada / C-057250
Sommes-nous obligés de nous souvenir des soldats morts au combat lors de la Première Guerre mondiale? Devons-nous réparer les torts causés aux victimes des pensionnats autochtones ou aux descendants de ceux qui ont payé la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois? En d’autres mots, est-ce que les crimes et les sacrifices du passé s’accompagnent de responsabilités, pour nous, aujourd’hui?
Ces questions constituent un aspect de la dimension éthique de l’histoire. Les jugements éthique que nous portons sur des actions historiques en représentent un autre. Cela soulève un paradoxe difficile. L’adoption d’un point de vue nous oblige à comprendre les différences entre notre univers éthique et celui de sociétés disparues. Nous ne pouvons pas imposer nos valeurs éthique contemporaines à des événements du passé. En même temps, une histoire «intelligente» ne peut traiter de façon neutre des esclavagistes brutaux, des nazis enthousiastes ou encore des conquistadors en maraude. Les historiens essaient de ne pas exprimer de jugements éthique explicites sur des intervenants en pleine action. Mais une fois que tout est dit et fait, si l’histoire est pertinente, elle s’accompagne d’un jugement éthique. Ainsi, ce que nous apprenons du passé peut nous aider à faire face aux enjeux éthique d’aujourd’hui.